Différences entre les versions de « Le bouturage »
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+ | - Une paire de ciseaux, un cutter ou un scalpel, préalablement passés à l'alcool | ||
+ | - De l'hormone de bouturage (pas obligatoire, mais c'est mieux) | ||
+ | - Des cubes de laine de roche (pas obligatoire non plus, mais c'est mieux aussi) | ||
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+ | Couper la branche destinée à devenir bouture. Si il s'agit d'un simple donneur, couper la branche à raz du tronc. S'il s'agit d'un plant mère, laisser au moins un noeud avant le tronc, pour que de nouvelles branches puissent s'y former. Mettre les branches coupées dans un verre d'eau. | ||
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+ | Préparer le substrat d'accueil (faire tremper les cubes de LDR, ou humidifier le terreau), ainsi que l'hormone de bouturage. Pour éviter la transmission de maladies et autres, utiliser un deuxième flacon plutôt que tremper la tige dans le pot. Idem s'il s'agit d'hormone en poudre, déposez-en dans le creux d'une feuille de papier préalablement pliée ou dans un autre petit récipient. | ||
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+ | Couper les feuilles basses pour ne laisser qu'un ou deux jeux de feuilles. | ||
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Version du 24 avril 2008 à 14:59
Introduction
Le bouturage est un mode de multiplication végétative de certaines plantes consistant à donner naissance à un nouvel individu (clone parfait du plant mère) à partir d'un organe ou d'un fragment d'organe isolé. Le bouturage se fait par dédifférenciation cellulaire au niveau du méristème. Le bouturage peut être naturel ou artificiellement provoqué (par les jardiniers amateurs ou en pépinière).
Comment ça marche ?
Dans la plante, l’eau chargée de sels dissous est absorbée par les racines et constitue la sève brute. Elle est transportée par les vaisseaux du bois, un ensemble de canalisations rigides. Ces vaisseaux sont constitués de cellules mortes de forme cylindrique mises bout à bout dont les parois transversales ont disparu. Ces vaisseaux distribuent l’eau et les substances dissoutes à l’ensemble de la plante. Les substances organiques élaborées dans les feuilles par la photosynthèse sont transportées et distribuées à l’ensemble de la plante par un autre système, les vaisseaux du liber, constitués de cellules vivantes.
En fait, les plantes ne possèdent pas leur propre "pompe" pour faire monter la sève brute dans les vaisseaux. Elles exploitent simplement un phénomène purement physique, l’évaporation. Au niveau des feuilles, de petits orifices ménagés dans l’épiderme, les stomates, mettent en communication les tissus sous-jasent riches en eau avec l’atmosphère. L’eau s’évapore à ce niveau, en fonction des conditions climatiques (humidité relative et agitation de l’air, température), " tirant " la colonne d’eau remplissant les vaisseaux et assurant ainsi l’absorption racinaire et la distribution de la sève brute. Tant que la colonne d’eau est continue, la circulation est assurée. Ce phénomène, la transpiration foliaire ou évapotranspiration, assure ainsi l’approvisionnement en eau des plantes. Cependant c’est également à travers les stomates qu’est prélevé le dioxyde de carbone atmosphérique nécessaire à la photosynthèse. Aussi, les plantes doivent à toute instant réaliser un compromis entre la nécessité, d’une part, de s’approvisionner en eau par les racines et en CO2 par les stomates et, d’autre part, de limiter les pertes d’eau dans l’atmosphère par ces mêmes stomates, en particulier lorsque le sol contient peu d’eau. Elles disposent pour cela de dispositifs de contrôle de la transpiration : le degré d’ouverture des stomates est réglable par la plante selon les conditions internes et externes. En cas de risque de "stress hydrique", par exemple lorsque le sol est sec ou lorsque l’évaporation devient trop importante en raison de la chaleur ou du vent, ils se ferment. Au contraire, si l’approvisionnement en eau est assuré, que l’évaporation n’est pas excessive et s’il y a de la lumière, ils s’ouvrent permettant une photosynthèse active.
Dans une bouture, ces phénomènes sont conservés, mais l'absence de racine réduit fortement la quantité d'eau pouvant circuler dans le plant. Imaginez gonfler une bouée trouée. Si le trou est petit et que vous soufflez fort, vous arriverez à garder la bouée gonflée et rigide. Si le trou est plus gros ou que vous soufflez moins fort, la bouée va se ratatiner car la pression d'air à l'intérieur ne sera pas assez forte pour garder votre bouée tendue. C'est exactement la même chose avec votre bouture. L'absence de racines doit être compensée par une limitation de l'évapotranspiration. Pour ce faire, on va couper branches et feuilles, de manière à obtenir un équilibre entrée/sortie d'eau, mais sans tomber dans l'excès car la bouture à besoin de feuilles pour effectuer la photosynthèse et produire des sucres.
Pour produire ces belles fleurs que nous aimons tous, la plante va avoir besoin de beaucoup de feuilles et beaucoup d'eau, et donc elle a besoin de racines pour satisfaire cette demande de nutriments. Pour produire ces racine, la bouture utilise une hormone : l'auxine. Présente dans votre bouture, l'auxine va modifier les cellules de la branches, qui va se résulter par un gonflement de cette partie de la branche et l'apparition de de protubérances qui vont s'allonger pour former les racines (la rhizogénèse).
Le faible taux d'auxine dans la branche seule rend ce processus possible, mais il sera très lent (un bon mois pour voir apparaître les premières racines). Pour accélérer la rhizogénèse on a recours à un apport d'hormone extérieur, en gel ou en poudre. L'effet est identique, seule l'utilisation varie un peu entre le gel et la poudre.
Les facteurs de réussite
Pour que le processus de rhizogénèse se mette en marche, il est nécessaire que plusieurs conditions soient réunies.
La chaleur :
C’est elle qui déclenche le phénomène. Vous devez donc, impérativement, donner de la chaleur à vos boutures. Pour cela, utilisez une mini serre, ou installez les dans une pièce chauffée, à température constante. Il faut, en effet, éviter les écarts. Plus l’atmosphère sera confinée, meilleures seront les chances de réussite, c’est pourquoi on parle souvent de placer les boutures « à l'étouffer » dans une mini-serre, toute boite avec un couvercle en transparent faisant parfaitement l'affaire. Un minimum de 18 °C est requis, mais l’idéal est d’avoir 22 °C en permanence. Pour se faire, il existe des fils et tapis chauffants, mais pour ceux qui ont un placard dédié, il suffit de faire un "double fond" et de placer les ballasts des néons en dessous, l'effet est le même. Attention aux fuites d'eau et infiltrations !
L’humidité :
Cette condition est liée à la première. Il importe en effet que la chaleur soit accompagnée d’une forte hygrométrie. Les plantes ont un énorme besoin en eau, leurs cellules en contenant une très grande proportion. Pour maintenir cette atmosphère humide, pulvérisez une eau à température ambiante sur vos boutures et dans la mini serre au besoin, mais généralement l'évaporation naturelle suffit à charger l'atmosphère confinée de la serre en vapeur d'eau si vous en avez laissé un petit centimètre au fond.
Aérez cependant votre mini serre, car l’humidité est souvent la cause d’une apparition de moisissures. Quelques trous dans "le toit" de la mini serre suffisent, ou le retirer quelques instants tous les 2 jours.
La lumière :
Troisième point important, il faut que vos boutures bénéficient d’un maximum d’éclairement. Leur besoin est moindre par rapport à une plante enracinée, mais sans luminosité, les boutures s’étiolent, s’allongent et perdent leur coloration, puis crèvent. Placez vos boutures près d’une source lumineuse, qui peut être naturelle (une fenêtre par exemple, en été) ou artificielle (néons, MH ou HPS enrichies en bleu type Grolux ou HPSX). Attention toutefois à ne pas provoquer de brûlures sur les feuilles lorsque celles-ci sont recouvertes de gouttelettes d’eau, surtout avec des MH-HPS-HPSX: prenez soin de garder ces lampe à un bon mètre des boutures. Il faut un minimum d’une dizaine d’heures de forte luminosité par jour, 15-16 semblant être une bonne moyenne pour les placos dédiés (si on pense au portefeuille), le 18/6 des placos de croissance est très bien aussi.
Le bon candidat à la bouture :
Une branche, comportant au moins 2 noeuds plus le jeu de feuilles en formation, et mesurant minimum 3-4cm de long, et au maximum une dizaine de cm pour avoir de bonnes chances de réussite, même si ça marche également avec des branches plus longues. Le problème ne se situe pas directement dans la longueur, mais dans les modifications physiologiques qui en sont corollaires : les canaux qui sucent les nutriments (le procambium) vont se lignifier en vieillissant et dériver en canaux secondaires (le cambium) avec un pouvoir d'organogénèse plus faible. En français, si la tige est trop âgée, elle va préférer boire son jus plutôt que s'emmerder à sucer les hormones et à faire des racines, elle est moins bien équipée pour cela que les jeunes pousses.
En pratique et en photos
La bouture "classique"
Matériel nécessaire :
- Un plant mère, ou autre donneur de bouture - Un verre d'eau - Un bac plastique ou autre chose faisant office de mini-serre - Une paire de ciseaux, un cutter ou un scalpel, préalablement passés à l'alcool - De l'hormone de bouturage (pas obligatoire, mais c'est mieux) - Des cubes de laine de roche (pas obligatoire non plus, mais c'est mieux aussi)
Etape 1 :
Couper la branche destinée à devenir bouture. Si il s'agit d'un simple donneur, couper la branche à raz du tronc. S'il s'agit d'un plant mère, laisser au moins un noeud avant le tronc, pour que de nouvelles branches puissent s'y former. Mettre les branches coupées dans un verre d'eau. Privilégiez les branches basses, évitez d'office l'apex qui se bouture mal.
Etape 2 :
Préparer le substrat d'accueil (faire tremper les cubes de LDR, ou humidifier le terreau), ainsi que l'hormone de bouturage. Pour éviter la transmission de maladies et autres, utiliser un deuxième flacon plutôt que tremper la tige dans le pot. Idem s'il s'agit d'hormone en poudre, déposez-en dans le creux d'une feuille de papier préalablement pliée ou dans un autre petit récipient.
Etape 3 :
Couper les feuilles basses pour ne laisser qu'un ou deux jeux de feuilles.