La photopériode

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Introduction

Comme vous le savez, la photopériode est un élément clé dans le processus de vie de la plante, la floraison elle-même est induite par un changement du cycle nycthéméral (alternance du jour et de la nuit). Ainsi, en manipulant la photopériode de différentes façons, il est possible d'influer significativement sur le métabolisme de la plante.

Croissance

Pour la culture en placard, les cycles suivant donneront les résultats voulus:

  • Croissance 18 heures de jour, 6 heures de nuit.


18/6 ou 24/0 pour la croissance ?

Le gain de croissance effectif avec 6 heures de lumière supplémentaire est loin d'être proportionnel. Il n'y a donc pas d'avantages particuliers à la croissance en 24/0.

Incidence de la durée du jour sur la croissance

Une croissance en 24/0 représente donc: - une facture électrique plus importante - une usure des lampes accélérée

Floraison

  • Floraison 12 heures de jour, 12 heures de nuit.


Pollution lumineuse

En croissance

Tant que les plantes en croissance ne subissent pas de période de nuit continue trop importante ( > 8 heures) pendant une durée trop importante, il n'y aura pas de répercussions notables mis à part un retard de croissance.

Nota bene: Au sujet des techniques de sexage:
Lancer en floraison puis reprendre un cycle de croissance une fois les pieds sexés est :

  • une perte de temps , en effet les pieds mettront de 1 à 2 semaines pour se sexer et de 2 à 3 semaines pour reprendre leur croissance
  • source de stress inutile ayant pour conséquences des feuilles monopâles, des risques plus élevés de déclaration d'intersexes

Le mieux reste donc:

  • de bouturer puis de passer les boutures en floraison
  • ou simplement de patienter jusqu'à la maturité sexuelle

En floraison

Le Cannabis a besoin de nuits ininterrompues de 12 heures pour fleurir correctement. Des fuites lumineuses ou des perturbations du cycle lumineux vont donc se traduire par:

  • des retards dans la floraison
  • des risques accrus d'intersexes selon la sensibilité des variétés

Evidemment, un seul accident de quelques minutes ne constitue pas un drâme mais est à éviter au maximum.

De la même façon, en cas de soucis de programmateur, il est toujours préférable en floraison de décaler en augmentant la durée de nuit.
i.e : Mon minuteur est resté bloqué et leur a donné 18heures de jour au lieu de 12, que faire ?
Et bien il suffit de laisser les plantes dans le noir pendant au moins 12 heures jusqu'à la prochaine période de jour. Dans le cas présent, on mets 18heures de nuit.
En floraison, on peut laisser les plantes dans le noir plusieurs jours sans conséquences majeures.


Techniques pour la floraison

Les 36 heures d'obscurité lors du passage en floraison

Ils accélèrent la déclaration des sexes, mais le stretch s'en trouve affaiblit. Nombreux sont les débutants qui y attachent une grande importance, néanmoins c'est vraiment loin d'être capital...


De plus, cette méthode est totalement inutile lorsque :

  • les plants ont atteint la maturité sexuelle qui intervient en croissance (photopériode 18/6) au bout d'un temps variable selon la variété (de 3 à 8semaines).
  • on part de boutures dont le pied-mère d'origine a atteint la maturité sexuelle, et dont on connaît alors le sexe.


Un compromis intéressant est le "forçage" (si bien entendu là aussi les deux conditions cités précédemment ne sont pas remplies). Le forçage permet d'accélérer la déclaration des sexes, mais contrairement aux 36h d'obscurité, il n'affaiblit pas le stretch. Bref, ce que l'on appelle forçage ce sont des cycles d'11/13, que l'on fera ici durant la première semaine de flo, à la place du 12/12 habituel.


Le flashing

Cette technique consiste à interrompre la phase de floraison, par une période de lumière continue de 36 heures à un moment donné.
Il s'agit d'effectuer une légère reprise de croissance à la plante, visant à augmenter le potentiel de matière végétale, aux alentours du 22ème jour de flo jusqu'au 30ème environ, en lui donnant 36 heures de lumière non-stop au lieu des 12h initialement prévues. Le moment opportun se situant vers la fin de la période de stretch, et est donc variable selon les variétés. Exemple : cycle 12/12 >> on l'interrompt le jour J avec 36h de lumière non-stop >> puis retour au cycle 12/12.

Le but est de modifier la balance hormonale ; ainsi, le stretch se verra accéléré, les buds s'en trouvent allongés. Bref, une production accrue, mais une durée de flo également plus importante...

Du fait d'une plus longue période de floraison, le flashing ne doit pas se pratiquer si :

  • on n'a pas le matériel nécessaire pour bien exploiter cette technique. La réelle pénétration lumineuse des lampes, et la taille du placos, sont des facteurs limitant.
  • on dispose de plantes de type sativas, réputée pour leur hauteur naturelle, avec une flo suffisamment longue. Car, une fois encore, nous sommes limités par le matériel.
  • l'espace utilisé est en perpetual harvest. Car si l'on fait des sessions en permanence, le flashing allongeant la flo, on en fais donc moins. Par conséquent, le gain de productivité gagné à chaque fois est inférieur à une voire deux récoltes supplémentaires que l'on peut effectuer durant une année si l'on ne pratique pas le flashing.

Enfin, nous pouvons noter que le flashing est également déconseillé avec les variétés dites féminisées, étant alors atteintes de monoecie, et susceptibles de se déclarer hermas lors de traumatismes tels des changements de photopériode...


Pour conclure, dans toutes les autres situations, et plus particulièrement si vous possédez des variétés à tendance indicas (donc relativement basses et trapues, et avec une flo courte), un éclairage adapté et que vous avez le temps de poursuivre la culture en cours, le flashing est tout à fait intéressant.

NB : Technique vivement déconseillée aux néophytes, car si mal gérée (flashing lancé au mauvais moment, et/ou mauvaise gestion de l'espace), cela peut être un désastre. Il est donc préférable de connaître la variété utilisée, et d'avoir une certaine expérience en matière de cannabiculture.



Et juste avant la récolte...

La technique consiste à laisser la plante durant une semaine (minimum) à deux semaines (maximum), je préconise une dizaine de jours, dans le noir. Idéalement, cela doit être accompagnée d'une baisse de température.
Ceci aura pour effet d'augmenter la taille et le nombre de trichomes, et donc d'accroître la production de résine.
De plus, cela permet d'entamer la dégradation de la chlorophylle, et de la transformer en sucres.
Ces effets sont amplifiés par une période de sécheresse (au niveau de l'air, voire également de l'eau), de quelques jours, en toute fin de flo.

NB : Durant ces 10 jours, la plante continue à mûrir. Il est possible, et même vivement recommander, de procéder au rinçage durant cette période.


Voici un exemple concret :

la flo est à J +60, et vous estimez que les buds seront prêtes dans une à deux semaines. Vous avez donc ce laps de temps pour effectuer le rinçage (qui devrait même avoir débuté depuis au moins 72 heures pour une meilleure efficacité), ainsi que mettre en application cette technique de période de noir en fin de flo.

Cette période de noir commencera quand les trichomes seront à 80% laiteux et 20% ambrés, ce qui donnera approximativement 50/50 en fin de cycle.

  • à J +55 vous avez commencé la phase de rinçage,
  • à partir J +60, et jusqu'à la récolte, vous laissez les plantes dans l'obscurité ( * )
  • A partir de J +68 vous cessez d'arroser,
  • A J +70 vous récoltez !


( * ) Vous devez sans doute vous demander si durant cette période de noir l'obscurité doit être totale...

Alors en bref, une fois que le processus est amorcé : priver la plante de photosynthèse afin qu'elle modifie son métabolisme, et que la plante induise la translocation des sucres ainsi que la néosynthétisation des ressources ré-allouées (dans le cadre de son instinct de survie), ce qui prend environ six jours, ce ne sont pas les cinq minutes de lumières quotidienne qui vont faire quoi que ce soit.

Pour conclure, par précaution durant la première moitié de cette période de nuit l'obscurité sera totale ; puis une fois ce stade passé le travail de translocation s'effectuera, et ne sera nullement perturbé par quelques minutes de lumières journalières.


Discussions

Ici, les questions posées concernant l'efficacité de cette technique, et leurs réponses.
Merci à Gen&Tik pour sa participation.


« Sans photosynthèse, les nouveaux trichomes créés durant cette période d'obscurité seraient dépourvus de THC psychoactifs ? »
Contrairement aux idées reçues, les trichomes glandulaires (là ou est localement produits le THC) ne possèdent pas les éléments nécessaires à la photosynthèse.
Donc ipso facto, ils se fichent du fait que les plantes soient dans le noir total ; ils n'ont pas besoin de la dite lumière, eux puisent simplement leurs ressources dans les feuilles.
De plus, le taux de THC est fixe, et génétiquement programmé, tout ce que l'on peut faire, c'est augmenter la quantité de résine (nombre et taille des trichomes), c'est à dire la concentration.


« Est-ce que ce n'est pas risqué à cause des moisissures ? »
Si l'on fais les choses correctement il n'y a pas de raison d'y être confronté... Comme pour toute période de nuit, l'ensemble extraction/intraction et ventilation doit fonctionner, ainsi aucun problème. Sans ça évidemment les risques de moisissures et autres pathogènes sont multipliés.
Pour plus d'infos concernant le rôle de l'extraction et de la ventilation, se reporter à Les rôles de l'intraction et de l'extraction


« C'est contraire à la nature, dans la nature il n'y a pas dix jours de nuit continue. »
Si l'on veut laisser faire la nature, oubliez donc les HPS, les engrais, tout le progrès technique acquis, et autres innovations possibles grâce à la biologie végétale... Sous-prétexte qu'avant ça fonctionnait sans, devrait-on se priver d'améliorations qui permettent que ça fonctionne mieux ?...

Compléments

Résumé écrit par Azoc :

Premièrement, et comme tout le monde le sait, la chlorophylle est un des premiers responsable du mauvais goût de l'herbe (l'autre c'est le N).
Mettre la plante dans le noir pendant une période prolongée (plus de 3 jours) entraîne la dégradation de la chlorophylle dans les chloroplastes, ainsi que de plusieurs pigments (caroténoides, etc..) et autres protéines (dont la plus importante, la RubisCO) en différents composés (la plupart sont des sucres).
Donc d'une part la chlorophylle est dégradée, et des sucres sont libérés. La plante utilise alors directement ces sucres produits pour créer sa matière, afin de continuer à gonfler, même dans le noir à partir de quelques jours de noir continu (entre 2 et 3 jours).
Ensuite, il faut prendre en considération que parmi les sucres produits, certains sont des saccharines qui ont quelques rôles d'élicitation, d'où une première raison pour avoir une production de trichomes plus importante, et aussi, la période de noir par elle-même provoque un stress chez la plante, qui pour se défendre produit du skuff [NDLR : ici résine (trichomes)] (c'est l'un des meilleurs moyens de défense du cannabis).


Donc la période de noir pour être réellement profitable doit être supérieure à 3 jour, car c'est seulement à partir de là que les effets commencent réellement, à savoir un dernier gonflement, une dégradation de la chlorophylle pour laisser place à du sucre (meilleur goût), et aussi une production de skuff augmentée.

Une petite référence: "Etude de la dégradation totale de la chlorophylle et des caroténoides du au vieillissement de chloroplastes isolés et incubés à la lumière ou à l'obscurité" par SRICHANDAN S.C., CHOUDHURY N.K., BISWAL U.C. paru dans Photosynthetica (ISSN 0300-3604).



Auteur(s) et source(s) :


Vyking @ CannaWeed.com

Azoc Canna-Tech

Inconnu @ CannaWeed.com